Mot d’ordre 2025 et préface

Comment savoir encore « ce qui est bien » ? Dans les périodes de discours contradictoires et de confusions, dans le fouillis ambiant, comment discerner ce qu’il faut « retenir » ? N’était-ce pas plus simple à l’époque de la rédaction de ce verset, vers l’an 50 de notre ère ?

Qualifiée parfois de « pré-apostolique » – elle précède les « grandes » épîtres de l’apôtre que seront Romains, Corinthiens, Galates –, cette 1^ère Épître aux Thessaloniciens annonce les thèmes à venir de la théologie de Paul. Son contexte : la ville de Thessalonique en Grèce, grande ville portuaire et cosmopolite, où la jeune communauté, en construction, se pose beaucoup de questions.

Paul ne leur répond pas de se limiter à ceci ou à cela. Il ne prétend pas que c’est simple. Il répond : « Examinez tout ». Intéressez-vous à tout, prenez la peine de tout examiner. Mais ensuite : ne gardez pas forcément tout. Restez critiques. Restez confiants. « Gardez le bien. » Le bien ?

Il est frappant de voir que ce verset de 1 Th 5, 21 fait partie d’un paragraphe où revient, comme une sorte de fil rouge, l’idée de « paix ». Au début : « Soyez en paix entre vous. » (5, 13). Au milieu, avec ce petit « concentré éthique » : « Prenez garde que personne ne rende à autrui le mal pour le mal ; mais poursuivez toujours le bien, soit entre vous, soit envers tous. » (5, 15). Et à la fin : « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers » (5, 23). Autrement dit, si l’on remonte ces versets en sens inverse : la paix vous est donnée, le bien vous est donné ; donnez-la, donnez-le à votre tour, envers tout le monde, y compris entre vous.

Les mots du théologien allemand Eberhard Jüngel semblent entrer en résonnance avec ces versets comme avec nos questions d’aujourd’hui : « Même si la réalité de l’être humain peut être déterminée tant et plus par la guerre, la vérité de l’être humain contredit cette réalité. En vérité, l’être humain est un être de paix. » (Ganz werden, p. 10, traduction personnelle).

Pour cette édition 2025, l’OPEC, Office protestant d’éditions, lié aux Églises réformées romandes, se réjouit de rejoindre Pain quotidien. En Suisse romande, des commentaires bibliques avaient été publiés jusqu’ici sous la forme de la brochure trimestrielle Pain de ce jour. Son origine remontait à 1944 et à une résolution de l’Église du canton de Vaud, dans le contexte d’alors. Quatre-vingts ans plus tard, dans un contexte différent, il a été décidé de réunir les forces et de favoriser les échanges au sein du lectionnaire Pain quotidien.

Une reconnaissance particulière soit exprimée ici à la Fondation Pain de ce jour, pour son investissement fidèle et persévérant. Et un grand merci soit adressé ici aux Éditions Olivétan et à la Société Luthérienne, pour leur accueil de rédactrices et rédacteurs de Suisse romande dans ces colonnes et pour la dynamique commune qui se met ainsi en place.

Pour l’année 2025, cette forme de collaboration et de communion par-delà les frontières n’est pas anodine. Puisse-t-elle, en favorisant la compréhension, « poursuivre le bien ». Et vous, chères lectrices et chers lecteurs, qu’il vous soit donné, ici comme ailleurs, d’examiner tout, et de retenir ce qui est bien.

Pour les Éditions OPEC, Vital Gerber